L'Ethique du DistriLab


Dans cette ère se joue une guerre des corporations contre les internautes, pour la captation et le contrôle des informations, des données, et de leurs recoupements. A vrai dire, depuis le début de l'internet, il y a déjà eu plusieurs batailles, pour le droit à la cryptographie, les histoires de copyright, la régulation de l'information, etc. Les lobbies font pression pour marchandiser notre vie numérique. Et notre devoir est de résister.
Le modèle des SaaS (Software as a Service) déporte les applications sur des serveurs en ligne plutôt que de les proposer à l'installation locale. Le combat du Logiciel Libre a donc changé de terrain. Un service hébergé, vous n'en verrez jamais le code source (à moins de vous faire embaucher par la corpo qui le fournit). Personne ne peut contrôler ce qui est fait de l'information collectée. La bataille est maintenant infrastructurelle.
Une parade, connue sous le nom de dégafamisation, consiste en la ré-appropriation de l’infrastructure de nos outils de communication et de collaboration. L'association Framasoft y travaille avec courage depuis des années. Leur catalogue, documentation et espace d’expérimentation, sont de grande qualité. Les Chatons font partie de cette initiative, et définissent une norme éthique suivie par les groupes qui fournissent un service d'hébergement citoyen.
Dans cette démarche de redomiciliation de services, le DistriLab propose de prendre en charge l'hébergement de services pour différents collectifs et particuliers. Nous sommes des artisans de proximité du monde numérique.

Le DistriLab adhère à un code éthique strict qu'on peut découper en trois grands principes.

Les données sont sacrées


Le DistriLab est responsable de serveurs qui hébergent des services et des applications en ligne.

Toute donnée, personnelle ou pas, est confiée aux applications, et par conséquent au DistriLab qui les maintient en délégation. L'utilisateur reste propriétaire de ses données qui ne sont confiées que pour le bon fonctionnement du service.

Par conséquent:

  • aucun autre usage que celui pour lequel sont fournies ces données ne pourra être toléré
  • le DistriLab s'engage à tout faire pour protéger les données qui lui sont déléguées contre vols et abus (ainsi que leurs backups).
  • le DistriLab doit accéder aux demandes des utilisateurs concernant la propriété qu'ils ont de leurs données personnelles, et prévoir un canal clair et connu pour opérer de telles demandes.

Le logiciel doit être libre


Le DistriLab œuvre à se ré-approprier la fabrique de l'internet. Mais ce ne peut être fait de façon résiliente que sous réserve de rester ouvert. Ça concerne aussi les solutions logicielles choisies. Le DistriLab n'aura de cesse d’œuvrer à la propagation de logiciels libres auto-hébergés.

Par conséquent:

  • les applications et solutions mises en place par Le DistriLab doivent être transparentes et leur code source doit être public.
  • le code source utilisé sur les serveurs doit être identique au code publié publiquement (bien évidemment à l'exception des mots de passe et clés de chiffrement s'il y en a).
  • autant que possible les ajustement locaux doivent donner lieu à une contribution au logiciel libre modifié

La transparence est primordiale


L'une des missions les plus critiques du DistriLab est d'informer clairement les utilisateurs des évolutions de la plate-forme s'il y a mise à jour, ou s'il dispose soudain de nouveaux services. La visibilité sur le cycle de vie de la plate-forme forge la confiance avec les usagers. Tout ceci force le DistriLab à structurer son travail, ce qui le rend plus facile à partager.

Un certain nombre de conventions peuvent être utilisées pour cette structuration, les plus simples étant les meilleures: des readme bien à jour, des changelogs, une newsletter technique si besoin, tous les moyens sont bons. Ce qui compte, c'est que les usagers comprennent ce qu'il se passe et se sentent mieux impliqués dans leur environnement numérique.

Par conséquent:

  • le DistriLab s'engage à informer les utilisateurs des services qu'il héberge, au mieux de ses capacités
  • le DistriLab autant que possible doit définir les outils et processus de partage de l'information pour que les services ne soient pas un mystère obscur
  • le DistriLab conserve une approche humble de la collaboration avec ceux qui ne sont pas aguerris aux interfaces numériques